Notre marche vers la crèche commence

Le Seigneur est venu et reviendra, mais il vient surtout aujourd’hui. Sa venue ouvre un chemin en nous : elle appelle, elle réveille, elle déplace. Quand Dieu s’approche, il nous fait sortir de l’immobilité et nous remet en route vers une vie plus simple, plus vraie, plus disponible. L’Avent est ce moment où l’on s’ouvre à ce premier pas intérieur, où l’on laisse le Christ nous apprendre à marcher en vérité.
D’où part cette marche ?
La marche est un puissant symbole de notre cheminement spirituel. Elle part de soi, de notre propre conversion, du moment où nous acceptons de quitter nos habitudes, nos sécurités, nos cercles bien établis, pour aller vers celui qui attend, vers celui que l’Évangile place sur notre route, pour le rencontrer et continuer le chemin avec lui. « Chaque jour, si nous cherchons bien, nous trouvons Lazare ; chaque jour nous voyons Lazare, même sans le chercher… » (Grégoire le Grand). La marche commence donc là où nos yeux s’ouvrent et reconnaissent celui qui attend à notre porte.
Avec qui marcher ?
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2,18). Marcher tout seul risque donc d’être très vite ennuyeux, et peut-être même dangereux. Le Christ veut marcher avec nous : compagnon patient, lumineux, fidèle : il est prêt à subir avec nous et pour nous les aléas du chemin ; il est prêt à souffrir, à être rejeté et à mourir pour nous et à cause de nous. Il veut être notre compagnon de route. Demandons-lui de marcher à nos côtés, d’éclairer nos nuits et de soutenir nos pas si fragiles sur ce chemin.
Vers quoi marcher ?
Vers la crèche, vers la rencontre. Vers cette lumière qui prend un visage : celui du Christ présent dans le plus fragile. Marcher vers la crèche, c’est marcher vers les pauvres – non pas du haut vers le bas, mais dans cette « rencontre entre égaux, où le Christ est révélé et adoré » (Dilexi te, §79). La route devient alors simple : un pas vers Dieu, un pas vers l’autre.
Bon Avent : que cette marche nous conduise jusqu’à la crèche, jusqu’au frère, jusqu’à la sœur.

